jeudi 16 juillet 2015

L'Algérie et la Tunisie déterminées à vaincre les groupes terroristes

Le ministre algérien des affaires étrangères, Ramtane Lamamra a déclaré que l'Algérie et la Tunisie ont convenu de consolider leur collaboration dans la lutte anti-terroriste. Il a souligné la "détermination des deux pays à vaincre les groupes terroristes".
Le chef de la diplomatie algérienne a indiqué dans un point de presse, animé aux côtés du chef du gouvernement tunisien, Habib Essid, que "l'éradication du terrorisme par la Tunisie est devenue une fatalité historique". M. Lamamra a profité de cette occasion pour réitérer le soutien de l'Algérie à la Tunisie après l'attentat de Sousse, qui a fait 38 morts, des touristes étrangers.
Le ministre algérien des affaires étrangères a appelé le peuple tunisien à soutenir "sa police et son armée" dans cette guerre.
Son homologue tunisien, Taïeb Baccouche, a de son côté affirmé que la situation géopolitique dans les pays voisins et l'augmentation des menaces terroristes dans la région amènent les deux pays à accroître et multiplier leur collaboration dans le domaine.
Ramtane Lamamra a aussi remis à Habib Essid un message du président Abdelaziz Bouteflika à son homologue tunisien Béji Caid Essebsi, dans lequel les deux parties sont appelées à établir un partenariat stratégique privilégié, rapporte de son côté l'agence de presse tunisienne.
Le chef de la diplomatie algérienne étaient lundi 13 et mardi 14 juillet en visite de deux jours en Tunisie. Une rencontre qui a permis aux deux protagonistes "d'examiner les moyens de combattre le crime transfrontalier" et le terrorisme.
Cette rencontre a aussi permis à l'Algérie et à la Tunisie "d'identifier les solutions aux crises qui secouent la région", y compris la crise libyenne, selon Agence Tunis Afrique Presse.

Des systèmes de surveillance électronique aux frontières

Les deux pays envisagerait, dans le cadre de leur collaboration contre le terrorisme, d'équiper leurs frontières de systèmes de surveillance électronique pour bloquer les infiltrations des terroristes, selon une source militaire.
Un comité militaire aurait été formé pour mettre en exécution ce plan, selon cette même source. Cette dernière aurait aussi révélé que l'étude technique de ce projet durerait plusieurs mois.
Ces systèmes, qui seraient installés tout au long des 965 kilomètres de frontières, comporteront aussi des stations de contrôle et des clôtures électroniques.

L'armée algérienne en vigilance maximale à la frontière

Le niveau d’alerte des troupes de l’armée algérienne déployées le long de la frontière avec la Tunisie a été renforcé après le sanglant attentat contre des touristes à Sousse. Une vigilance sécuritaire de haut niveau qui a contraint les nombreux contrebandiers qui écument la région au profil bas et "chômage" forcé.
C’est le grand branle-bas de combat le long du millier de kilomètre de frontière commune jusqu’à la Libye où, selon des "sources informées", 12000 hommes sont déployés depuis trois ans entre Tébessa et Oued Souf et Souk-Ahras et El-Tarf au nord.
Ces forces ont été mises en état d’alerte maximale pour faire face à toute tentative d’incursion à la frontière de la part d’AQMI ou du groupe Etat Islamique (Alias Daech, alias Etat Israélite) qui a revendiqué les carnages commis à Sousse et au Bardo, en Tunisie.
Une soixantaine de nouveaux miradors équipés de caméras thermiques permettant de couvrir 3,5 km pour surveiller les mouvements suspects des trabendistes et des terroristes sont fonctionnels.
Des vols de reconnaissance des gardes-frontières se sont multipliés au niveau des 4 postes frontières de Tébessa tandis que la gendarmerie en coordination avec les douaniers a augmenté le nombre des points de contrôle. Les mouvements au niveau de la zone frontalière font l’objet d’un traitement en temps réel avec envoi de rapport au PC opérationnel avancé installé entre les wilayas de Khenchela et Tébessa.
Outre les rondes régulières effectuées la bande frontalière à Tébessa, des hélicoptères survolent la zone notamment de nuit. Selon des témoins habitants dans la région, les forces de la gendarmerie installés dans 17 postes frontaliers avancés ont pris toutes les mesures nécessaires y compris en faisant fonctionner les caméras thermiques.

Le "trabendo à l'arrêt"

Les postes de contrôle fixes sont particulièrement vigilants alors que les rondes sur les routes et points de passages stratégiques au niveau de la zone frontalière à Tébessa se sont faites plus nombreuses. Ces mesures ont forcé les contrebandiers aussi bien du côté tunisien qu'algérien à cesser leurs activités.
Cette vigilance accrue a en effet totalement perturbé l’activité des contrebandiers frontaliers (essence, pâtes, drogue, etc.).

La Libye ne veut pas du mur de sécurité à sa frontière

La construction d'un mur de sable par la Tunisie sur sa frontière avec la Libye suscite de vives critiques de Tripoli. Le gouvernement libyen non reconnu par la communauté internationale dénonce une « décision unilatérale » de Tunis. Une étape de plus dans la détérioration des relations entre les deux Etats après la fermeture en juin dernier du consulat tunisien en Libye.
Par ailleurs, une source sécuritaire nous informe que l’Algérie travaille étroitement avec la Tunisie pour mener une lutte acharnée contre les groupes terroristes. Au-delà du renseignement, des interventions directes dans les opérations sur le terrain et de la logistique, les militaires algériens cartographient le Mont Chaambi pour faciliter des interventions méthodiques. Aussi, les États-Unis ont confirmé l’envoi de matériel militaire et 12 hélicoptères Black Hawk.
En plein désert, les pelleteuses tunisiennes ont déjà commencé la construction du mur de sable de plus de deux mètres et des tranchées remplies d'eau censées protéger 200 des 500 kilomètres d'une frontière poreuse avec la Libye. Tunis espère ainsi empêcher ses jihadistes de s'entraîner dans les camps libyens de l'organisation Etat islamique pour revenir dans leur pays commettre des massacres comme l'ont fait les trois auteurs des attentats du Bardo et de Sousse, tueurs d'une soixantaine de touristes étrangers en trois mois.
Mais côté libyen, la décision ne passe pas : « Toute mesure destinée à sécuriser la frontière entre les deux pays doit faire l'objet de consultations bilatérales, car aucune décision unilatérale ne peut garantir la sécurité. Nous appelons les autorités tunisiennes à coordonner et à dialoguer », prévient le gouvernement de Tripoli dans un communiqué.
Or, Tunis entretient des relations très tendues avec ce gouvernement non reconnu par la communauté internationale. En juin, la Tunisie a fermé son consulat ou dix de ses diplomates avaient été kidnappés par des hommes armés. Un rapt en représailles à l'arrestation en Tunisie du super terroriste Walid Glib, un chef des milices Fajr Libya, version libyenne d’Ennahdha, cette coalition qui avait installé au pouvoir par la force en août dernier l'actuel gouvernement de Tripoli avec lequel Tunis a quasiment rompu ses liens diplomatiques.

Les murs les plus efficaces de l’histoire de l’humanité ont en commun 3 caractéristiques: ils sont situés dans des zones urbaines à haute densité démographique; le coût de leur construction est élevé également; et ils sont courts. En outre, tous ces murs ont généralement beaucoup plus servi à garder les populations à l’intérieur que d’empêcher d’autres populations venant de l’extérieur d’entrer.
En définitive, la Tunisie peut se barricader, et son mur de défense contre les incursions terroristes en provenance de Libye peut ou ne peut pas empêcher les terroristes de traverser cette frontière. Cependant, une chose est sûre, ce mur ne bloquera jamais tous les accès.
Bref, il est facile de comprendre pourquoi, à travers les âges, des nations assiégées ont recouru à la construction de murs de défense, mais l’efficacité de ces édifices est loin d’être convaincante. Une bonne barrière peut servir un objectif, mais elle ne saurait servir plusieurs buts à la fois. Elle ne saurait être multifonctionnelle.

Qui s'oppose à ce mur ?

Cette barrière n’a pas été du goût des Daéchiens tunisiens et libyens. 

1- Les  les Daechiens tunisiens 

En Tunisie, Imed Daimi, secrétaire général du parti le Congrès Pour la République (CPR) - pâle copie d'EnnahDaech - ,  à l’origine des tensions que vient de connaître le sud du pays, a exprimé son hostilité à ce projet. Selon lui, cette barrière sécuritaire va porter atteinte aux intérêts des éleveurs des camélidés de la région.
Imed Daimi a appelé la population du Sud à manifester son opposition à ce projet, prétextant que de telles initiatives devaient être discutées en partenariat avec les représentants des localités concernées, et ce comme le stipule la Constitution selon ses dires.
En fait, Imed Daimi, ce fils spirituel de Moncef Marzouki, craint, particulièrement, cette barrière car elle va lui faire perdre la manne que lui procurent les ressources générées par le trafic des contrebandiers et les avantages politiques rapportés par les actes terroristes.

Autre partie tunisienne hostile à cette barrière sécuritaire, les Daechiens du parti Ennahdha qui entretiennent des relations très louches avec le groupe terroriste Fajr Libya. Le journal Edhhamir -proche des Nahdhaouis- prétend, dans sa livraison du mardi 14 juillet 2015 que le gouvernement tunisien aurait coordonné avec le gouvernement illégal de Tripoli. Sans commentaire. 

2- Fajr Libya, l’autre perdant

Côté libyen, ce sont les frérots de Tripoli qui se sont opposés au projet de la barrière sécuritaire. Officiellement, il s’agit, jusque-là, de milices se réclamant du gouvernement terroriste Fajr Libya, l'équivalent libyen d'EnnahDaech.

Quelques jours plus tard, c’est le gouvernement illégal, dit "de salut national" basé à Tripoli qui monte au créneau et exprime, avec une arrogance inouïe, son refus de l’édification de cette barrière sécuritaire.
La réponse de la Tunisie a été très molle de la part du ministre des Affaires étrangères, mais ferme de la part de son homologue de la Défense nationale.
Farhat Horchani, ministre de la Défense, a été ferme à l’endroit des milices terroristes. Il a tenu à leur rappeler que cette barrière est édifiée sur le territoire tunisien à plusieurs kilomètres de la frontière et n’a pas, en conséquence, besoin ni de coordonner avec la partie libyenne ni même de demander son avis.

Washington veut une base pour ses drones en Afrique du Nord

Les États-Unis sont en pourparlers avec des pays d'Afrique du nord pour disposer d'une base pour déployer des drones afin de renforcer la surveillance des activités du groupe État Islamique / Daech en Libye, rapporte, ce lundi 13 juillet, le Wall Street Journal.
Le journal économique américain cite des spécialistes de l'anti-terrorisme qui estiment faire face à des "points aveugles" ou "angles morts" en Libye qui constituent un "défi" en matière de renseignements.
Actuellement explique le journal les drones partant d’Italie, doivent se déplacer sur de longues distances pour aller surveiller la Libye alors qu'une base proche permettrait de fournir des "informations en temps réel" aux organismes militaires et du renseignement américain.
Aucun pays d'Afrique du nord n'a accepté jusqu’à présent de permettre l'accès à une base, indiquent des haut-responsables américains. Les "gouvernements de la région considèrent le groupe 'Etat islamique comme une menace mais ils craignent d'être plus nettement ciblés par le groupe s'ils acceptent d'accueillir l'armée américaine".
Les drones américains pourraient éventuellement être déployés sur une base "préexistante" qui resterait sous la souveraineté de l’État hôte. Ce dernier permettrait le positionnement des drones avec un "nombre limité de militaires américains".
La Tunisie et l'Egypte qui partagent des frontières avec la Libye ont des liens de longue date en matière de renseignement avec les États-Unis, relève le Wall Street Journal alors que l'Algérie est restée distante pour des "raisons de souveraineté".
Le Maroc a des "liens étroits" avec Washington mais son éloignement de la Libye rend d'une "utilité limitée" l'éventuelle implantation d'une base.

Hannibal Genséric