mercredi 28 octobre 2015

Poutine déjoue un plan saoudien d'occupation de Damas

Alors que depuis plus d'un an de combats des pays de la "coalition" américaine en Syrie et en Irak, l'Etat islamique n'a fait que se renforcer, depuis le début des frappes aériennes russes, il recule. Et l'armée syrienne reprend du territoire. Petit état des lieux. Par ailleurs, Poutine a tué dans l’œuf un plan saoudien de prise de Damas grâce à une "guerre éclair" menée conjointement avec la Jordanie. Mais l'enlisement au Yémen prouve que la "guerre éclair" des Saoudiens est un fantasme, un rêve insensé.

Le régime saoudien ( avec l'aide du groupe terroriste Jeish al-Islam et de l'armée du roitelet jordanien) avait préparé récemment un plan pour occuper Damas à partir des provinces du Sud, en venant de Jordanie, après que le président russe Vladimir Poutine ait rejeté la proposition d'échanger la Syrie contre le Yémen, faite  par le prince héritier saoudien et Ministre de la Défense, Mohammed bin Salman (on vous donne la Syrie, vous nous donnez le Yémen).

 
Le prince héritier a soumis sa proposition au président Poutine lors d'une réunion à Moscou le 19 Juin, rapporte le journal en langue arabe Al-Akhbar.
Il a été révélé, il y a deux semaines, que la Sinistre Arabie et la Jordanie avaient projeté de mener une guerre éclair sur la capitale Damas à partir des provinces du sud, Daraa et Quneitra, en coordination avec le leader terroriste Zahran Alloush, soutenu par la Sinistre Arabie, et qui est installé en Ghouta orientale.
Après vérification avec les informations de terrain effectuées par le mouvement de résistance libanais Hezbollah, les avions de combat russes ont changé leur direction du nord vers le sud de la Syrie et pilonné les positions des terroristes à Jobar et dans la Ghouta orientale près de Damas, et spécialement les villes de Marj al-Sultan et Deir al-Asafir.
Al-Akhbar a écrit que les frappes aériennes russes ont entraîné la destruction de centres de commandement des terroristes et permis de déjouer les plans saoudo-terroristes de la tentative d'occuper Damas.
Mardi, l'armée de l'air russe a frappé des positions rebelles en Syrie du Sud, près du plateau du Golan, pour la première fois depuis qu'elle a commencé sa campagne aérienne contre les terroristes le mois dernier. Les frappes aériennes russes ont ciblé les positions de DAECH et Front al-Nosra dans les hauteurs du Golan dans la province de Quneitra près de la frontière avec Israël. Ces frappes aériennes de la Russie étaient les plus proches des territoires palestiniens occupés depuis qu'elle ont commencé fin Septembre. C'est aussi un message envoyé à Israël par la Russie de se tenir hors de la Syrie, alors qu'Israël prétend avoir un accord avec la Russie. Cet accord n'a jamais été confirmé par les Russes.

L'intensité de l'activité aérienne russe s'amplifie avec le temps et son efficacité se renforce

Du 30 septembre au 7 octobre, l'aviation russe a touché 112 cibles de l'Etat islamique. La semaine du 23 octobre, 363 cibles ont été détruites, les groupes terroristes sont destructurés et certains veulent entrer en discussion pour se rendre. D'autres fuient vers la Turquie. Leurs infrastructures sont touchées, leur capacité de ravitaillement en armes et en vivres largement diminuées - malgré les largages effectués par les Etats-Unis aux groupes dits "modérés" - et les routes sont surveillées par l'aviation russe. Ce qui oblige les groupes terroristes à déplacer des forces de la zone irakienne vers la Syrie pour compenser les pertes. Comme vous pouvez l'entendre en détail et en russe dans cette vidéo:
Du 23 au 26 octobre, 285 cibles furent détruites lors de 164 vols de combats. Rien que les dernières 24 heures, l'aviation russe a effectué 59 sorties et détruits 94 cibles dans les provinces de Hama, Idlib, Latakia, Damas, Alep, Deir ez-Zor.
Les usines de production d'armes, les centres d'entraînements, les centres de commandements, les caches d'armes, les colonnes de véhicules sont pris pour cibles et détruits.
Ces actions permettent à l'armée régulière syrienne de reprendre du terrain et de faire reculer au sol les groupes terroristes. 
Vous trouverez des informations détaillées ici sur le blog de Colonel Cassad. 
Après les combats dans les montagnes de Latakia, dans le nord de la province de Hama et dans les alentours de Homs, c'est la bataille d'Alep qui passe au premier plan.


Que vont faire les impérialistes ?

Pendant ce temps, les Etats-Unis, comme l'indique le Washington Post hésitent sur la conduite à tenir. Un affrontement direct avec les forces régulières syriennes, et donc la Russie, ne semble pas faire l'unanimité. Une réelle collaboration est encore impensable puisqu'ils n'ont pas vraiment le même ennemi. Ils pensent envoyer de nouvelles forces d'intervention, mais en petit nombre. Et peut être relancer vers l'Irak. Toujours est-il que l'intervention russe les a fortement destabilisés. L'on notera avec amusement que la Syrie a été enlevée de la Une du New York Times, où l'on trouve cependant un magnifique article sans queue ni tête laissant entendre que le renforcement des frappes russes provoque les mouvements de populations de masses, ce qui explique l'afflux de migrants en Grèce ces derniers jours. Pas les violences exercées par les groupes terroristes, qui viennent encore de décapiter trois personnes, cette fois-ci dans les ruines de Palmyre. Non, c'est la Russie qui est à la source de cette crise des réfugiés.
Vladimir Poutine à Valdaï : « Si la bagarre s’avère inévitable, il faut frapper le premier »
Bref, ne sachant pas comment reprendre la main sur le terrain, car n'ayant manifestement pas particulièrement envie de lutter contre des groupes qu'ils pensent pouvoir utiliser à des fins politiques non avouées, les Etats-Unis cherchent à discréditer le combat qui est mené par l'aviation russe et l'armée régulière syrienne. D'autant plus que l'Irak laisse de plus en plus entendre qu'elle aimerait également l'intervention de la Russie. L'Irak aurait déjà autorisé l'aviation russe à poursuivre sur son territoire des groupes terroristes qui fuient la Syrie. Ce à quoi les Etats-Unis imposent à l'Irak de choisir; soit avec nous, soit nous n'intervenons pas dans la lutte contre l'Etat islamique. L'Irak semble pencher de plus en plus vers la Russie.
Mais, en fait, les Américains peuvent-ils réellement se permettre de ne pas intervenir? On peut en douter. C'est plus un aveu de faiblesse qu'une réelle menace.

VOIR AUSSI : 

Débâcle US : La Russie prend le contrôle de l’espace aérien syrien et irakien

Hannibal GENSERIC