mardi 22 décembre 2015

Cadeaux de Noël. L’armée US parachute des armes pour Daech

Les forces des milices populaires irakiennes luttant contre les terroristes takfiris de l’État islamique/Daech disent avoir vu des avions militaires étasuniens parachuter des armes dans les zones tenues par le groupe terroriste en Irak, et ce n'est pas la première fois [1]. Comme ne Syrie, la "coalition Internationale" a encore bombardé une caserne irakienne tuant une trentaine de soldats et en blessant des dizaines. Par contre, s'il lui arrive de vouloir  bombarder Daech, la coalition internationale a "le souci humanitaire" de prévenir le groupe terroriste afin qu'il protège ses hommes. Ce qui confirme bien ce que nous disions : les Américains veulent exfiltrer les chefs daéchiens vers les États-Unis [2].
L’armée US parachute des armes dans les zones contrôlées par l’Etat islamique en Irak (Press TV)

Des hélicoptères américains ont parachuté des caisses d’armes à Yathrib et Balad dans la province de Salahuddin en Irak, selon les combattants irakiens. Ces informations surviennent alors que les combattants de l’armée et des volontaires irakiens semblent prendre le dessus et faire des avancées importantes contre Daech
En octobre, une vidéo a montré que le groupe terroriste a capturé un stock d’armes US largué dans la ville frontière syrienne de Kobané : L’armée étatsunienne a admis qu’il était tombé 28 caisses remplies de grenades, des obus de mortier et d’autres fournitures qui étaient destinées aux combattants kurdes. 
La vidéo montre des terroristes masqués inspectant l’équipement militaire, qui a été parachuté dans les zones contrôlées par Daech près de Kobané.
Le Commandement central US a déclaré que les parachutages des armes, des munitions, et des fournitures médicales, étaient « destinés à permettre à la résistance de continuer sa lutte contre lDaech pour empêcher ceux-ci de prendre Kobané. »

Les livraisons d’armes à Daech/EI par les pays de l’OTAN continuent comme avant

Dès le début de la guerre civile en Syrie, le gouvernement américain a attribué à la Bulgarie une partie du contrat des armes de type soviétique, d’une valeur de 500 millions $. Cela concerne, entre autres, 18 800 lance-grenades antichars portables et 700 systèmes de missiles antichars Konkurs.
Les armes ont été livrées par des SOCOM (Special Operations Command du Pentagone) aux rebelles syriens. Les transactions ont été faites à travers une société écran dans le Delaware (Purple Shovel), appartenant à Benjamin Worrell, agent depuis 1993 du groupe 902 de contre-insurrection de Fort Meade de l’armée américaine. Étonnamment la plupart de ces armes sont arrivées entre les mains de l’EI [1]. Dans un précédent article, nous avions parlé de la demande de la Secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, à la Croatie de fournir aux rebelles syriens des armes antichars, en utilisant la Jordanie [2]. Et ces armes équipent désormais largement Daech.
Une enquête journalistique publiée dans Balkan Investigative Reporting Network –BIRN (http://www.balkaninsight.com/en/article/war-gains-bulgarian-arms-add-fuel-to-middle-east-conflicts-12-16-2015), effectuée par Maria Petkova, prouve que la Bulgarie fournit des armes à des terroristes en Syrie et à une autre filière des États-Unis. Des armes antichars comme les BGM-71 TOW américaines arrivent ainsi en possession de l’EI, bien que la Bulgarie (membre de l’OTAN et de la coalition anti-EI dirigée par les Etats-Unis !!) déclare qu’elle ne participe qu’aux opérations d’aide humanitaire en Syrie : donner des armes de guerre aux terroristes est une action hautement humanitaire.
A partir d’Octobre 2014, des avions cargo de type Boeing 747 Jumbo Jet, appartenant à la compagnie aérienne Saudi Arabian Cargo, ont commencé à atterrir à l’aéroport international de Sofia. La nouveauté réside dans le fait que, depuis la chute du rideau de fer, aucun avion-cargo n’a atterri à Sofia. Il a été documenté deux vols de Cargo saoudien à la fin Octobre 2014, un en Novembre 2014, quatre en Décembre 2014 et un en Mars et un en mai 2015. D’après les plans de vol, les avions saoudiens ont décollé à vide de l’aéroport de Djeddah, pour atterrir à Sofia, d’où ils ont chargé du fret sous la haute surveillance d’un dispositif de l’armée bulgare, et ont redécollé à destination de Tabouk, un aéroport d’Arabie, situé à 100 km de la frontière avec la Jordanie.
Fait intéressant, les autorisations de survol et d’atterrissage de ces avions ont été délivrées par le ministère de la défense, à la différence des avions cargos ordinaires qui reçoivent ces autorisations de l’autorité de l’Aviation civile.
Plus tard, d’autres avions cargos de type Airbus A330F et Boeing 777F appartenant à la compagnie Etihad Cargo, des Émirats Arabes Unis, ont commencé à arriver à l’aéroport de Sofia sous ce régime spécial. Ils décollaient d’Abu Dhabi. De Juin 2015 à la mi-Août 2015, les avions cargos de cette compagnie ont effectué cinq fois ces chargements spéciaux à Sofia. Le 19 Octobre, un Airbus 330F d’Etihad Cargo a atterri à l’aéroport de Burgas en Bulgarie et, après avoir chargé sa cargaison spéciale, a décollé pour la base aérienne d’Al Dhafra, aéroport de destination de tous les vols d’Etihad Cargo. Cette base aérienne abrite des avions français Rafale et américains (dont cinq F-22) qui bombardent les cibles de l’EI en Syrie et en Irak.
Le rapport annuel sur les exportations de l’industrie militaire de la Bulgarie, publié en Août 2015 a indiqué, dans la première partie de l’année, une livraison d’armes d’une valeur de 85 millions d’euros à l’Arabie Saoudite. De Août jusqu’à la fin de 2015, des armes ont également été livrées en Arabie Saoudite, d’une valeur de 29 millions d’euros. Le gouvernement bulgare a admis qu’il a délivré, en 2014-2015, des permis pour la vente d’armes, avec comme utilisateur final, les Emirats Arabes Unis, en plus de celles de l’Arabie Saoudite. La Bulgarie avait vendu des armes aux Emirats Arabes Unis en 2014-2015 pour un montant de 30 millions.
Un rapport de l’ONU détaille la liste des marchandises transportées de la Bulgarie à l’Arabie Saoudite, par un Boeing 747 jumbo jet, appartenant à la compagnie aérienne Saudi Arabian Cargo. Il y avait environ 827 mitrailleuses avec des systèmes de montage sur des camionnettes Toyota et 120 systèmes antichars SPG-9 [3]. L’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis sont équipés d’armes modernes, de production occidentale, excluant l’achat d’armes bulgares de type soviétique pour leurs propres armées. Un officier supérieur du renseignement dans l’armée bulgare a reconnu pour BIRN que les armes ont été conçues principalement pour l’opposition syrienne et qu’il est possible que certaines d’entre elles soient arrivés au Yémen. Comme ces armes croates et ces armes bulgares qui ont été récemment découvertes dans l’arsenal des combattants de l’EI.
[1]. Report: Islamic State may have taken anti-tank weapons from Syrian rebels (https://www.washingtonpost.com/news/checkpoint/wp/2014/09/07/report-islamic-state-has-anti-tank-weapons-taken-from-syrian-rebels/ ).
[2]. Pourquoi a-t-on admis la Croatie dans l’Union Européenne ? (http://reseauinternational.net/pourquoi-a-t-on-admis-la-croatie-dans-lunion-europeenne/ ).
[3]. Le mystère des milliers de camionnettes Toyota de l’EI (http://reseauinternational.net/le-mystere-des-milliers-de-camionnettes-toyota-de-lei/ ).

Valentin Vasilescu
 Réseau International


Des militaires irakiens tués lors du bombardement des forces armées américaines.

Le ministre irakien de la Défense Khaled al-Obeidi a confirmé que neuf soldats irakiens ont été tués lors de la frappe aérienne de la coalition menée par les Etats-Unis.
"Nous voyons que les frappes des forces armées de la coalition sur les camps de l'armée irakienne coïncident avec ses victoires, ce qui indique l'inefficacité des mesures de la coalition contre Daech et contre le terrorisme en général. Ils viennent et ils frappent nos camps en tuant nos fils", a déclaré Muhammad al-Massoudi, un député irakien.
D'après le député, des frappes "non intentionnelles" de la coalition arrivent trop souvent. "C'est pourquoi, nous réitérons notre appel au gouvernement irakien pour ouvrir une enquête urgente pour clarifier les circonstances de l'incident", ajoute M. Massoudi.
A son tour, la coalition a reconnu que l'effectif de l'armée irakienne pourrait avoir été tué lors de cette frappe aérienne près de Falloujah. Le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter n'a pas exclu que les militaires irakiens pouvaient avoir été tués par les forces armées américaines suite à "une erreur", et a exprimé ses condoléances au premier ministre irakien.
Le chef du comité parlementaire irakien pour la sécurité et la défense Hakim al-Zamlyu a déclaré que l'Irak porterait plainte contre les forces armées américaines.
Auparavant, Bagdad avait annoncé que 30 soldats de la 55ème brigade de l'armée irakienne avaient été tués et 20 avaient été blessés près de la ville de d'An-Namija, dans la province de Falloujah, suite à une attaque de l'aviation américaine.

En tuant "par erreur" leurs "amis" et alliés, les USA aident en réalité DAECH

L'idée que les Etats-Unis ont arrêté leurs frappes contre les bases terroristes de Daech en Syrie ou en Irak pour des raisons éthiques et dans le souci de la sécurité de la population civile ne paraît plus si évidente.
L'analyste américain Finian Cunningham estime que contrairement aux déclarations du Pentagone, la frappe des avions américains ayant causé la mort des militaires irakiens ne peut pas être considérée comme une erreur tactique. Dans son article rédigé pour la chaîne RT il écrit: "Le chef du Pentagone Ashton Carter a levé les bras et a reconnu que la frappe meurtrière des Etats-Unis ayant tué 9 militaires irakiens était une "erreur". Il dit que c'était un accident du "feu ami dans le brouillard de la guerre", écrit Finian Cunningham, citant le chef du Pentagone. Pourtant, l'analyste a convaincu que le problème de Washington est dans le fait que de nombreux Irakiens "se méfient de telles explications".
Frappes de la coalition dirigée par les Etats-Unis, Irak
"Au lieu d'expliquer l'incident par l'effet du hasard, les Irakiens considéreront cette dernière "erreur" américaine comme une nouvelle preuve du soutien dissimulé de Daech en Irak de la part des militaires américains", écrit-il. Bien que les porte-paroles des militaires irakiens aient déclaré que la frappe meurtrière avait résulté d'un défaut de compréhension entre partenaires de la coalition, certains députés "ont dit de vive voix ce que de nombreux Irakiens soupçonnaient".
"Nous ne croyons pas que c'était une erreur technique. Nous constatons en permanence que les États-Unis tentent d'assurer la protection aérienne des forces de Daech. Eux (les États-Unis) nous empêchent de déployer l'offensive. Je pense que maintenant tout le monde est convaincu que les États-Unis ne sont pas sincères dans leur lutte contre Daech", a déclaré Hakim al-Zamili, président de la commission pour la défense et la sécurité du parlement irakien.
Finian Cunningham en déduit qu'il n'est plus évident que les Etats-Unis aient arrêté leurs frappes contre les bases terroristes en Syrie et en Irak pour des raisons d'éthique et afin d'assurer la sécurité de la population civile.