vendredi 18 août 2017

Irak. La bataille de libération de Tal Afar est imminente

Des effectifs et des équipements militaires de l’armée irakienne ont été envoyés à Tal Afar afin de lancer bientôt l’opération terrestre destinée à libérer cette ville.
Selon l’agence de presse iranienne Fars, à l’approche du lancement de l’opération terrestre anti-Daech à Tal Afar, des effectifs de l’armée, de la police fédérale et des Hachd al-Chaabi, dotés d’équipements complets, ont débarqué, ce vendredi 18 août, à Tal Afar, dans la province irakienne de Ninive.

Des effectifs et des équipements militaires irakiens débarquent à Tal Afar. (Photo d’illustration)
Des effectifs et des équipements militaires irakiens débarquent à Tal Afar.
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Maysam al-Zaïdi, observateur en chef de la brigade 26 des Hachd al-Chaabi a déclaré, le jeudi 17 août, que l’unité blindée des Hachd avait été envoyée à Tal Afar et que les dernières unités de la brigade 26 des Hachd débarqueraient vendredi à Tal Afar.
Après sa défaite totale à Mossoul et la perte de son premier fief en Irak, le groupe terroriste Daech a déclaré Tal Afar comme l’un de ses bastions indépendants.
Située au nord-ouest de Mossoul, Tal Afar fait partie de rares villes importantes toujours occupées par Daech.
Mohammed al-Khezri, porte-parole du ministère irakien de la Défense a fait part, le lundi 14 août, du lancement de l’opération aérienne visant à libérer Tal Afar, disant que l’aviation irakienne avait commencé la bataille de Tal Afar en bombardant les positions de Daech dans cette ville et que les forces conjointes irakiennes attendaient le lancement de l’offensive terrestre contre les positions des takfiristes.
Les opérations pour la libération de Tal Afar, communément appelée « la petite Mossoul » par la population locale, seront lancées dans un proche avenir. Les prévisions annoncent des combats difficiles en raison du nombre élevé des éléments de Daech dans la région.
Tal Afar, ville stratégique de 28 km² de superficie, compte 16 arrondissements. Elle est située à 70 km à l’ouest de Mossoul, à 80 km du sud de la frontière turque et à 60 km de l’est de la frontière syrienne. Au cœur du triangle Mossoul-Turquie-Syrie, Tal Afar est aussi un point névralgique du fait de sa proximité avec les frontières des pays voisins.
Elle se trouve sur la route Diali-Salaheddine-Mossoul qui mène vers la Syrie et le Liban ; passage d’une grande importance pour l’Iran.
La population de Tal Afar est majoritairement composée de Turkmènes et la revendication historique de la Turquie sur cette région l’a poussée à prendre des mesures pour défendre les droits des Turkmènes.
Après l’échec de Daech à Mossoul, Tal Afar a été proclamée capitale provisoire du groupe terroriste en Irak. Sa libération est d’autant plus importante qu’elle est peuplée d’un millier de daé-chiens contre seulement 600 étrangers.
La ville est totalement encerclée depuis peu par les Hachd al-Chaabi : les entrées et les sorties sont obstruées. L’abondance de terroristes à l’intérieur de la ville est en soi une menace potentielle contre les régions avoisinantes.
Les tentatives d’attentat-suicide des terroristes et l’existence de 400 familles syriennes à Tal Afar freineront indubitablement le processus des opérations de libération.
Par ailleurs, aux yeux de Téhéran et d’Ankara, l’accès à la ville grâce au soutien des Unités de mobilisation populaire d’Irak (les Hachd al-Chaabi) sera une grande victoire pour relier l’Irak à la Syrie et prendre le contrôle des frontières.
Pourtant, la Turquie s’inquiète de l’emprise des Hachd al-Chaabi sur les opérations à Tal Afar, ayant menacé plusieurs fois d’y envoyer ses forces spéciales.
L’inquiétude des Kurdes n’est pas non plus à négliger. Tal Afar se trouve non loin des champs pétroliers au sujet desquels les Kurdes et le gouvernement central se querellent. Une grande partie de ces terres a été dominée par Erbil, pendant le combat des forces irakiennes, dont les Peshmergas du Kurdistan irakien. Les Kurdes refusent de quitter cette région.
La présence des Hachd al-Chaabi, une force militaire liée au gouvernement central, dans les zones contrôlées par les Peshmergas, ne peut que susciter la peur de Massoud Barzani, quant à une éventuelle conquête des deux villes de Rabi’e (arabe) et Sandjar (yézidie).
La libération de Tal Afar et des villages environnants remettra en cause la capacité de gestion et le commandement de Daech en Irak et fermera à jamais le dossier du terrorisme dans la province de Ninive.